opinion

Covid-19: questions essentielles

Et si la tragédie qui nous secoue tous en ce moment s’avérait un gros avertissement de notre planète Terre? Que devrait-on en comprendre? Quelles leçons pourrions-nous en tirer?

Si la Terre était une personne, je l’imagine en train de nous dire: J’étouffe depuis des siècles. Vous, les humains, abusez de moi, me massacrez, me polluez, me rendez malade. À votre tour maintenant de goûter à votre propre médecine, d’étouffer, de vivre confiné, sans contrôle sur ce qu’il vous arrive et d’avoir peur pour votre survie. Arrêtez votre cirque pendant quelques mois, le temps que moi, je recommence à respirer.

Oui, je crois que c’est ce qu’elle nous dirait la Terre. Mais ce qu’elle ne peut nous dire, elle nous le communique par le biais de catastrophes naturelles, son moyen à elle de se défendre contre notre intrusion barbare et de tirer la sonnette d’alarme.

Ne serait-ce pas encore plus tragique que la tragédie elle-même, que dès que nous nous sortirons de cette crise, nous reprenions nos vies comme si rien ne s’était passé? Une vie effrénée, une course au magasinage, à la consommation maniaque, un retour à la « normale »?

Aurons-nous appris quelque chose, retenu une ou deux leçons? Avons-nous déjà fait des prises de conscience individuelles sur nos valeurs, nos priorités? Aurons-nous saisi que ce n’est pas l’avoir qui prime, c’est l’être et le savoir-être? Aurons-nous pu apprécier une promenade en forêt plus qu’un après-midi au centre commercial? Aurons-nous compris que plus on achète ailleurs, moins on produit ici? Moins on est autonome et plus on dépend des autres?

Aurons-nous compris que pour être heureux, on doit être présent, ici maintenant? Et que pour être heureux, il faut rester connecté aux gens autour de nous. Aurons-nous compris que ne faire qu’un avec la nature est une source de bonheur en elle-même? Aurons-nous commencé à saisir que les réponses à notre bonheur sont en nous et non à l’extérieur de nous? Aurons-nous constaté qu’on a trop de vêtements, de bébelles, de maquillage, d’artifices, de plats Tupperware, d’amis Facebook inconnus?

Aurons-nous appris à apprécier les petits plaisirs de la vie? Apprendre à connaitre son enfant, à jouer avec lui, à découvrir sa créativité. Trouver de nouvelles passions, de nouvelles activités, un nouveau mode de vie plus zen. Prendre le temps de lire un bon roman. Profiter d’un long bain. S’asseoir tranquille au soleil. Regarder littéralement les bourgeons se pointer le bout du nez. Faire le point sur notre vie. Découvrir qu’on a peut-être fait fausse route, ou qu’on est là où on veut vraiment être.

Avons-nous compris, qu’il n’y a pas de races, d’âges, d’étrangers, de différences entre nous tous, et qu’à la base, nous sommes tous des humains avec les mêmes peurs, les mêmes désirs, les mêmes joies et les mêmes peines. Que nous ne sommes qu’une grande chaîne humaine et que le vendeur d’animaux exotiques en chine, qui cherche à nourrir sa famille, a peut-être contribué à propager ce virus, mais que pour lui, c’était une question de survie de vendre ces animaux? Si on a compris cela, on a aussi compris qu’on doit aider son prochain, parce que ce qu’il fait a un effet sur toute la chaîne humaine. Les gestes que nous posons ont aussi des effets sur la chaîne humaine. Quand tu cries après une personne parce que tu juges qu’elle a pris ton stationnement, sais-tu qu’elle a peut-être soigné ta fille à l’hôpital? Qu’elle a peut-être perdu un être cher et qu’elle ne s’est pas rendu compte que tu voulais cette place de stationnement? Quand tu jettes tes gants de plastique par terre, quand tu bouches les conduits avec tes lingettes humides, quand tu fais du braconnage, quand tu achètes sur Amazon, quand tu jettes ton recyclage aux poubelles, quand tu surconsommes, quand tu ridiculises une personne sur les média sociaux, quand tu ne penses qu’à toi et à ton plaisir immédiat, tes gestes ont des répercussions partout. Mes gestes ont des répercussions, nos gestes ont des répercussions.

Par ailleurs, quand tu aides une famille dans le besoin, quand tu partages ta richesse, quand tu partages tes connaissances, que tu partages ton expertise, quand tu souris à un inconnu, quand tu ouvres une porte à une dame, quand tu t’émerveilles devant une rivière, quand tu fais de ton mieux pour être une meilleure personne, quand tu achètes local, quand tu vas porter tes déchets encombrants dans un centre de tri au lieu des les laisser sur le bord du chemin pour qu’ils aillent s’empiler dans des sites d’enfouissement, quand tu fais ton potager et donne des tomates à tes voisins, quand tu appelles la DPJ lorsque tu vois un enfant maltraité au lieu de te dire que ce n’est pas de tes affaires, quand tu appelles ta mère pour autre chose que de lui demander de l’argent, juste pour savoir comment elle va, quand tu encourages ton conjoint, ton enfant au lieu de le critiquer, tes gestes ont aussi des répercussions partout, sur la chaîne humaine.

Alors, que comprendrons-nous de cette crise? Et surtout, que ferons-nous de différent, de mieux, individuellement et collectivement?

Je serais curieuse de savoir quelles sont vos prises de conscience à vous! N’hésitez pas à m’écrire pour continuer la discussion

BOLDUC, COUILLARD, ET LES CITRONS DE L’ÉDUCATION

Le ministre de l’Éducation, Yves Bolduc, s’enfarge dans son jargon médical et ose affirmer que si les bibliothèques scolaires n’achètent pas de nouveaux livres, les élèves n’en mourront pas et ils pourront lire quand même. C’est vrai. On ne peut blâmer monsieur Bolduc de parler de vie ou de mort, lui qui vient du secteur de la santé où tout est question de vie ou de mort. On peut toutefois le corriger. Affirmer qu’avoir de nouveaux livres dans une bibliothèque, ce n’est pas important puisqu’on en a déjà, c’est ne pas connaitre le contenu de nos bibliothèques scolaires. On pourrait l’inviter à venir visiter une bibliothèque de petite école. Il verrait qu’elle est remplie de vieux livres, souvent donnés par des parents, souvent dépassés, souvent abimés. Et on pourrait lui rappeler que la lecture, c’est la base de la réussite scolaire. Et que les élèves qui réussissent, deviennent nos médecins de demain.

Le Premier Ministre Couillard affirme le contraire en disant que les livres, c’est important et que les Commissions scolaires peuvent choisir de couper où elles  veulent. C’est un peu le même discours, au fond. Car les commissions scolaires sont rendues là : couper dans les livres. Quand tout a déjà été coupé, le choix des coupes devient mince, voire même inexistant. Des services ont été abolis, des postes de retraités non remplacés, des subventions dédiées disparaissent. Le Premier Ministère peut bien se targuer de nous laisser couper où l’on veut (mais pas dans les livres, nécessairement). Ainsi, il n’a pas l’odieux de confirmer qu’il coupe dans ceci ou cela, puisque ce sont les gens sur le terrain qui font le sale boulot.

L’ironie, c’est que d’année en année, on nous demande d’ajouter des programmes, selon les sujets chauds du jour. Par exemple, il y a deux ans, on nous a ajouté la mise sur pied d’un programme de lutte contre la violence et l’intimidation. Les argents ont suivi. On a formé des comités, tenu des activités, rédigé des rapports, etc. Puis, les sous n’arrivent plus. Mais la beauté de la chose, c’est qu’on est encore tenus de faire vivre ces programmes. C’est comme si on te forçait à manger du poisson pour ta santé au lieu des beurrées de beurre d’arachide (en te fournissant le budget qui va avec ta nouvelle nutrition), et qu’une fois l’habitude prise, on te retirait les sous, mais on te forçait à continuer ta diète de riche.

Ce sont donc de nombreux programmes qu’on a mis sur pied, et qu’on n’a plus le moyen de financer, mais qu’on doit continuer faire vivre. On presse les citrons. Ce sont les humains qui travaillent sur le terrain qui écopent. Et les jeunes, bien sûr.

Monsieur Bolduc, comme médecin, j’imagine que vous avez eu accès aux livres les plus à jour pour apprendre votre métier. J’imagine que vous aviez accès aux dernières avancées et technologies. Pourquoi les futurs médecins qui ont 5, 6, 7 ans, ne devraient pas avoir les mêmes privilèges, aujourd’hui? Quand 2 médecins, qui ont eu droit à des formations de pointe pour atteindre le niveau requis d’expertise, se mettent à  nous dire que l’on peut faire des miracles avec rien, que tout est important mais qu’il faut couper dans l’essentiel, c’est comme s’ils disaient aux futurs médecin : c’est important de pratiquer une médecine de pointe, mais vous allez apprendre par une médecine de brousse.

Bien sûr, personne ne meurt des coupes en éducation. Et c’est ça le problème. Les effets des coupes ne se font pas sentir sur le champ. L’éducation c’est du long terme et ça n’a pas d’effets concrets directs comme soigner une infection. Mais les effets sont là et causent de nombreux problèmes de société. Si vous voulez un exemple avec lequel vous compatirez, vous, médecins, analysez les congés de maladie du personnel du monde de l’éducation : 98 millions de dollars. 98 millions de dollars envolés parce que qu’entre autres, le personnel est à bout de souffle et se ramasse dans vos hôpitaux.    C’est assez concret, ça? Quand près de la moitié des Commissions scolaires vous demandent l’autorisation de fournir un budget déficitaire, n’est-ce pas un message que du gras, il n’y en a plus depuis belle lurette? Dans quelque temps, les commissions seront tellement pauvres, qu’elles vous supplieront de se fusionner. Vous qui pensiez devoir forcer des fusions, vous aurez enfin accompli votre plan de match : fusionner les c.s. à leur propre demande. Des postes seront naturellement coupés et d’autres citrons pressés.

En effet, messieurs Bolduc et Couillard, personne ne meurt des coupures en Éducation, mais tout le monde en souffre. Un système d’Éducation malade, c’est une société malade.

PORTRAITS D’ENFANTS: NATHAN, 16 ANS

pot

Vous avez lu les portraits de Tom et de Ruby. Je vous présente maintenant Nathan. Je l’aime bien Nathan, même s’il a des comportements inacceptables. Il a 16 ans. Il consomme du pot tous les jours, il menace les autres et leur fait peur. Mais il vient de loin. Je l’ai connu alors qu’il n’avait que 10 ans. À l’époque, il ne savait pas encore écrire son nom. Mais il était très intelligent et cultivé. Vous lui posiez une question, il avait la réponse. Mais si la question était écrite, il bloquait, donc, il échouait ses évaluations. Quand je le regarde, à 16 ans, 6pieds, ce que je vois, c’est le petit Nathan que j’ai connu. Celui qui était victime de violence à la maison, sans défenses.

Nathan a toujours eu de bonnes raisons pour ne pas avoir la tête aux études. Quand il arrivait à la maison, le soir, il avait toujours peur de trouver son père en colère. Son père maniaco-dépressif. Lorsque papa prenait sa médication, cela pouvait aller, mais si Nathan arrivait de l’école et que la pilule de son était restée sur la table, il pouvait s’attendre au pire. Des volées, il en a mangées, Nathan. C’est pourquoi aujourd’hui, quand il menace les autres, il pense qu’il n’est pas violent parce qu’être violent, c’est frapper. Et lui ne frappe personne. Il ne fait que parler.

Nathan a un déficit d’attention prononcé. Il ne prend pas de Ritalin. Il se drogue à la place. Faut bien panser ses souffrances comme on peut. Ses parents le savent mais tant qu’il ne fume  pas dans la maison, c’est correct. On continue de le scolariser malgré ses écarts, car quelles options s’offrent à lui sinon? Je l’aime bien Nathan. Il a du potentiel. Mais quand il est sous influence, il est arrogant, impoli et menaçant. Je lui donne comme conséquence de passer ses prochaines récréations seul, pour laisser les autres respirer. Mais son père se fâche et vient me rencontrer pour que je retire cette conséquence parce qu’il pense qu’on détruit l’estime de son fils. Et toi, papa, quand tu frappais sur ton p’tit gars sans défense, était-ce pour améliorer son estime de lui?

LE COIN DES CYNIQUES

Si vous êtes comme moi, vous aimez critiquer le monde qui vous entoure. On critique nos collègues, nos patrons, le dernier film qu’on a vu, le pire livre qu’on a lu. On a tous des opinions qu’on aime partager. Quant à moi, j’aime me faire l’avocat du diable. Regarder les deux côtés de la médaille. Me questionner et discuter.

Le vendredi soir, j’ai souvent l’habitude d’aller prendre un verre avec des amis. Et là, on se laisse aller et on critique tout ce qui bouge. Par plaisir, pour se défouler.

Les textes de cette chronique sont des espèces de débats pseudo-philosophiques où je laisse parler mon côté critique et quelques fois cynique. J’espère que vous entrerez dans la discussion.

Après tout, on ne fait que jaser. Je vous invite à lire les billets suivants:

LA STAKOSE, MALADIE DU SIÈCLE?

4 DEGRÉS DE STUPIDITÉ

LA VÉRITÉ SUR LES INCOMPÉTENTS

UNE RELÂCHE PLATE, S.V.P.

LE STAMPEDE DES COCOS DE PÂQUES

SANS SES HUSKY, L’HOMME EST PERDU

ÊTES-VOUS INCOMPÉTENT?

LES ROUX, UNE ESPÈCE EN VOIE DE DISPARITION

 

PORTRAITS D’ENFANTS: RUBY, 14 ANS

punk

Ruby portait très mal son prénom. Un punk /skinhead de 14 ans, qui n’avait rien d’une pierre gemme chic. J’avais tout  juste fêté mes 21 ans et j’entamais  mon premier contrat  comme enseignante en anglais au présecondaire. Une classe d’environ 16 élèves qui n’avaient pas réussi leur primaire et n’avaient pas vraiment eu de cours d’anglais avant le mien.  J’avais décroché le contrat parce que le prof avant moi avait donné sa démission. Tout un contrat.

Ruby, donc, était un des élèves de cette classe.  La première phrase qu’il m’a lancée en entrant en classe au mois d’août : Salut Boucle d’Or! Ça commençait mal. Cet élève de 14 ans venait, en une seule phrase, de me faire sentir comme une petite fille devant lui. Moi qui voulais avoir l’air professionnel. Malgré ses 14 ans, Ruby passait ses fins de semaines à Montréal, sur la « main », à faire le squidgy avec d’autres skinheads. Il était arrivé à l’école le lundi avec son furet sur l’épaule. J’avais devant moi, un premier défi. Quoi dire à un élève qui a un furet sur l’épaule en classe? Où voulez-vous qu’il mette son furet?  Il était futé ce Ruby. Il se doutait certainement que les furets n’étaient pas acceptés dans les classes et devait se dire que je l’expulserais et qu’il pourrait flâner toute la journée. Mais c’étaient les premières minutes de mon premier contrat. Je n’étais pas pour expulser un élève à peine 5 minutes après la première cloche. Je dis donc à Ruby qu’il pouvait garder son furet pour cette période, mais que je ne voulais plus jamais le revoir après. Ruby sembla déçu de ma réaction ou de mon absence de réaction. Je crois que je venais de remporter la première manche.  Étonnamment, Ruby n’emmena plus jamais son furet en classe. Moi qui m’étais cassé la tête entre mon premier cours et le deuxième à me demander quoi faire s’il ramenait sa bestiole. J’avais même trouvé une petite cage que j’avais apportée à l’école et mise dans un dépôt, au cas où.  S’il la rapportait, je mettrais la bête dans une cage, dans le dépôt! J’ai vite compris que c’était comme ça, avec des élèves difficiles. Il fallait se tourner sur un 10 cents, développer des stratégies pour contrer les leurs.  Ils trouvaient toutes sortes de plans pour nous faire sortir de nos gonds et nous faire perdre le contrôle. Ça été mon premier défi : ne pas perdre le contrôle.

Inutile de vous dire que Ruby ne trippait pas sur l’école ni sur les cours d’anglais. Ruby avait vécu 20 vies, alors que j’étais jeune et inexpérimentée. Je ne faisais pas le poids devant son expérience. Je n’avais aucune idée de ce qu’il pouvait vivre. Son univers était à 1000 km du mien. Pourtant, chaque fois qu’il entrait en classe, je lui posais des questions sur son weekend. Et il prenait plaisir à me traumatiser avec ses histoires de rues.  J’étais fascinée. Comment un jeune de 14 ans pouvait vivre ça? Je n’ai peut-être pas montré grand-chose à Ruby dans le domaine des langues, mais Ruby, lui m’a appris beaucoup sur mon métier d’enseignante. J’ai vite appris sur le tas, que ce n’est pas parce qu’on prépare de belles activités supposées motiver les élèves à apprendre, que ça fonctionne.  Par contre, si je donnais un peu d’attention à mon skinhead, il me permettait de donner mon cours sans m’embêter. On dirait qu’on avait un accord tacite. Je m’intéressais à lui, il me laissait enseigner.  Pourtant, mes petites activités sur Noël et l’Halloween, il s’en foutait-tu vous pensez?  Quand tu passes tes fins de semaines à coucher dans des piqueries, à quémander  de l’argent aux passants pour te droguer, les chansons de Nowel, c’est loin de tes champs d’intérêts.

Et intéresser mes élèves, c’était ma première mission. Ma seule, en fait puisque tout le reste dépendait de leur intérêt. Je me suis donc mise à inventer des textes où mon personnage s’appelait Ruby, (ou un nom d’un autre élève de la classe). J’ai mis en scène son personnage à Montréal. Je parlais de la rue Ste-Catherine. Et ça fonctionnait! Quand j’incorporais un élément dans mes activités, qui lui parlait, il était toute-ouïe.  Le reste du temps,  il nous observait, moi et le reste de la classe, comme si nous étions tous un peu attardés. Quand un élève avait un comportement inapproprié, il le remettait à sa place.  Ça lui clouait le bec. Et moi, j’étais très heureuse de ses interventions. Je n’aurais jamais pu dire à un élève de se la fermer, mais venant de lui, ça passait, et très clairement.

Bref, de Ruby, j’ai gardé un souvenir très net, et le surnom de Boucle d’Or qui m’a suivi un moment. Il doit avoir 35 ans aujourd’hui. J’ai de la difficulté à m’imaginer ce qu’il est devenu. Qui sait,  peut-être est-il bilingue?

Le Stampede des Cocos de Pâques

paques

Je me demandais pourquoi je parlerais bien de Pâques dans un blogue. Pâques n’est plus. Elle est remplacée par une farce pastelle rose, mauve et jaune, des cocos de plastique avec une bébelle en plastique dedans, du chocolat au lait sur-emballé et des lapins hideux qui auraient besoin de broches pour corriger leurs dents d’en avant.

Mais c’était sans compter sur le Stampede qui a eu lieu à Laval au désormais célèbre Cocothon. Une belle activité prévue ce weekend pour permettre aux familles de se s’amuser dans le parc en participant à la gigantesque chasse aux cocos de Pâques. Enfin, c’était ce qui était planifié par les organisateurs.

Personne n’avait prévu que les parents se transformeraient en véritables hooligans, semblables aux fanatiques du soccer européen qui ont causé des émeutes meurtrières dans les stades de sports en se piétinant. Des parents qui n’ont pas attendu le signal de départ pour se lancer sur le terrain comme s’ils étaient en plein Hunger Games. Des parents qui couraient sans se soucier de leur propre enfant, bousculant les enfants des autres et dérobant les trésors de touts petits.

Hon! Que le petit Jésus doit avoir de la peine qu’on célèbre le jour de sa résurrection  en se bousculant ainsi.  Est-ce que c’est le  carême assidu de 40 jours qui aurait pu avoir un impact important sur leur santé physique et mentale?  C’est vrai que quand il est question de survie, c’est la loi du plus fort qui prévaut. Et s’il faut voler à plus petit que soi pour se nourrir, on le fait. Je blague, les Québécois ne jeûnent pas beaucoup à notre époque. La réponse est ailleurs.

En théorie, on payait un gros 2$ et on passait un agréable moment. En pratique, on a assisté au remous d’une foule incontrôlée et probablement incontrôlable. On aura beau critiquer l’organisation, la Ville et le Protecteur du Citoyen. Les vrais coupables sont les parents qui ont perdu les pédales et succombé `a l’hystérie collective. Rien de bien reluisant comme modèles pour nos jeunes. « Mon enfant n’avait pas de coco, j’ai dû en voler un au p’tit gars d’à côté  pour pas qu’il pleure». C’est le genre de réflexion qu’ils devaient se faire pour s’octroyer le droit de déroger au plus simple des gestes de civilité.

Le pire c’est que certains parents veulent se faire rembourser! Quoi? Ils se plaignent d’avoir perdu du temps en file devant le stand de hot-dog et vont maintenant perdre une demi- journée à chercher où se faire rembourser leur 2 piasses? Dites-moi que je rêve.

Oui, l’organisation aurait dû prévoir la participation de milliers de gens par la vente de billets, mais non, elle n’aurait pas dû s’attendre au manque de civilité de ces petites familles. J’espère que l’an prochain, la Ville organisera une grande messe à l’Église. J’suis assez certaine qu’il n’y aura pas de bousculade aux portes du temple.

LA VÉRITÉ SUR LES INCOMPÉTENTS

F échec

1- L’incompétent, c’est jamais nous, c’est toujours l’autre;

2- L’incompétent semble toujours en contrôle de ses affaires, c’est pourquoi il peut arriver à la dernière minute, et partir le premier. Il est le roi de la procrastination;

3- L’incompétent improvise, ce pourquoi il a du temps. Il en profite pour aller se plaindre de ses collègues au patron, pour montrer qu’il est découragé et qu’il est le seul à avoir le bien de l’organisation en tête. Il vous donnera des idées, qu’il a volées à un voisin de bureau, pour montrer qu’il pense fort à comment améliorer les choses. Il vous signifiera qu’un tel ne fait pas son travail, ce qui entrave la qualité de son propre travail;

4- L’incompétent ne se rend pas compte qu’il est incompétent. C’est pourquoi il siffle et chantonne et qu’on a le goût de l’étrangler;

5- L’incompétent est l’expert en délégation de tâche. À qui délègue t-il ? À vous, le plus souvent. Jusqu’à ce que vous en ayez assez et qu’il siphonne quelqu’un d’autre;

6- L’incompétent a le don de faire pitié pour qu’on l’aide. On aide les démunis, c’est connu;

7- L’incompétent s’ignore le plus souvent. Et lorsqu’il se reconnait comme incompétent, s’absente régulièrement pour fuir la réalité, mais revient, toujours aussi incompétent;

8- L’incompétent dira haut et fort en réunion qu’il n’a pas ces problèmes-là, lui.

9- L’incompétent est hissé vers le haut grâce à ses collègues, ou bien il entraine ses collègues vers le bas;

10- L’incompétent plus rusé sera tôt ou tard dans le jus, « meaning » : N’en mettez pas plus sur mon assiette je sens que je vais faire un burnout! Alors on ne lui en exige pas trop. Sinon, l’incompétent fera appel à son syndicat et portera plainte pour harcèlement…

Les Égos Ratatinés

voilier

J’avais 12 ans. J’étais assise dans un cours de catéchèse. Une de mes boucles d’oreilles était tombée et madame Lise, mon enseignante, m’avait aidée à la remettre. Ça faisait mal et je grimaçais. Puis elle m’a dit : Faut souffrir pour être belle.

Allez savoir pourquoi cet événement banal a marqué ma mémoire. Peut-être parce qu’avec leurs 180 élèves, les enseignants du secondaire n’avaient pas souvent le temps de s’attarder à moi. Ils devaient déjà perdre un temps fou à remettre à leur place les élèves les plus dérangeants. Après ça, il fallait bien qu’ils transmettent leurs savoirs. Et du temps, il n’en restait plus pour les autres.

Faut souffrir pour être belle. Cette phrase toute faite, je l’avais prise comme un compliment et mieux, comme un sophisme. J’avais souffert, j’étais donc belle. Ça m’a marquée, et je m’en souviens encore aujourd’hui, beaucoup plus tard. C’est d’ailleurs les seuls souvenirs qu’il me reste de ce cours : ce compliment, et madame Lise que j’ai aimée encore plus à partir de ce moment.

Je pense que ça m’a marquée, parce qu’à ce moment même, devant toute la classe, je m’étais sentie reconnue, approuvée. Je m’étais sentie quelqu’un. Et je m’étais sentie jolie. Quoi de plus important, à 12 ans?

Encore aujourd’hui, les compliments que je reçois me font du bien. Parce que certains matins, on se lève avec l’égo tout petit, ratatiné et on a besoin de se le faire gonfler un peu. Les compliments, ça nous insuffle comme une brise dans les voiles.

Et je ne parle pas de flatterie qui quelquefois, ne sert qu’à celui qui nous flatte. Je parle d’un compliment sincère qui se donne sous la forme d’un encouragement, de félicitation ou d’une tape dans le dos.

Et ça prend 100 tapes dans le dos pour effacer une claque dans la face. Doctor Phil dit que ça en prend mille, mais ça, c’est pour une très grosse claque.

Dans mon travail, je côtoie au quotidien des enfants et des adolescents qui n’ont pas reçu beaucoup d’encouragements dans leur jeune vie. Ils se trouvent poches et moches. Ils se promènent le dos courbé, les yeux au sol.  J’essaie de leur gonfler les voiles un peu, chaque fois que je les vois. Même si comme directrice d’école, je ne suis pas celle qu’on vient rencontrer sans y être un peu obligé et sans une petite crainte, j’essaie de trouver un point positif à chacun. Pour qu’ils se sentent reconnus et capables. Ça ne coute rien, un compliment et je sais que ça fait du bien. J’exige quelque chose d’eux, un meilleur comportement, la politesse, un moins haut taux d’absentéisme, peu importe, mais en retour, j’essaie de leur montrer que je crois qu’ils ont ce qu’il faut pour y arriver.

À une adolescente enragée, je peux dire qu’elle est tellement jolie quand elle sourit. À un autre qui s’oppose sans cesse, je peux dire qu’il a la répartie facile et qu’il ferait un bon avocat. À un autre qui a été abusé, je peux dire qu’avec toutes les difficultés qu’il a vécues, je le trouve courageux et qu’il peut briser le cycle. Bref, je fais mon possible pour planter une petite graine qui saura peut-être pousser et s’épanouir entre les craques de leur vie asphaltées.

Et j’espère juste qu’un jour j’aurai fait pour l’un d’eux ce que Madame Lise a fait pour moi; me faire sentir que j’existais et que j’étais quelqu’un qui n’avait besoin que d’un petit compliment pour se sentir grande.

Pour savoir si vous avez un égo démesuré, faites le test sur le lien suivant: Test: égocentrique: Avez-vous l’égo démesuré? Selon vos réponses au 13 questions, vous saurez si votre égo est trop modeste, trop envahissant, en dent de scie ou à la bonne taille.

Et vous, avez-vous souvenir d’un compliment qui vous a regonflé les voiles? Partagez-le.