Hommage aux Femmes et aux Hommes qui les Aiment


Je suis chanceuse d’être une femme vivant au Québec à cette époque-ci. Il m’arrive parfois de me surprendre à imaginer ce que serait ma vie si j’étais née ailleurs, ou tout simplement à une autre époque.

Ma grand-mère maternelle, une femme intelligente, a dû quitter l’école très tôt. Elle qui aurait voulu devenir institutrice n’a jamais pu réaliser son rêve.  Ce sont plutôt ses filles qui l’ont réalisé pour elle. C’était au Québec, il y a de ça deux générations.  Aujourd’hui, personne ne penserait qu’une petite fille doive quitter l’école après sa troisième année. Pas au Québec.

Pour ma part, j’ai eu la chance extraordinaire d’avoir deux parents progressistes, sortis des griffes de la religion catholique,  qui ne tenaient  pas tant que ça à ce que je me marie et fasse des enfants, mais qui m’ont poussée à faire de hautes études et à acquérir mon indépendance financière. Je ne les remercierai jamais assez.  Avoir un père et une mère qui croient en ton potentiel c’est te voir pousser des ailes. Il m’est difficile d’imaginer que des pères et des mères, ici comme ailleurs, empêchent leur fille de s’épanouir. Et pourtant!

Je travaille dans une école où il m’arrive encore trop souvent de rencontrer des parents, des mères le plus souvent, qui sont coincées dans un cycle de violence et de pauvreté et qui maintient  leur enfant dans un quotidien malsain. Des femmes qui me supplient de ne pas parler au père des problèmes de leurs enfants par peur de violence familiale. Des mères qui malgré leur désir de voir leurs enfants s’épanouir, leur  réserve le même sort. Raison majeure? La dépendance financière. Elles sont démunies, ont peu de scolarité et sont prisonnières de leur situation. Le cycle de la dépendance se poursuit.

Tandis qu’on se plaint encore ici, au Québec, qu’à peine .1% des élus municipaux sont des femmes et que seulement 30% de femmes siègent à l’Assemblée Nationale, ailleurs, les femmes luttent tout simplement pour leur survie.

Une femme est encore violée à toutes les minutes dans le monde et chaque seconde, une autre est battue. Tandis que vous lirez ce court texte, imaginez que 2 femmes sont en train de se faire  violer et que pas moins de 120 reçoivent coups de poing et coups de pied.

Jusqu’à ce que toutes les petites filles du monde aient le droit de s’épanouir, d’aller à l’école, de réaliser leurs rêves de ne pas être violées, battues, brûlées, lapidées,   la lutte pour l’égalité des hommes et des  femmes doit se poursuivre.

Tant que les intégrismes religieux, chrétiens ou islamiques auront le pouvoir sur la raison de l’ Homme, il y aura de l’ouvrage pour la cause féministe. Tant qu’on ne réalisera pas que la Femme, c’est la vie, tout simplement, et que cette vie doit être nourrie, aimée, respectée, il y aura un combat à mener.  Et c’est  avec , à nos côtés, en partenaires égaux, des hommes comme nos pères, nos frères, nos conjoints et nos fils que les choses changeront le plus rapidement.

C’est pourquoi, aujourd’hui, je veux rendre hommage à toutes les femmes, et aux hommes qui les aiment.

3 commentaires

  1. Très bel article Sophie. Et comme tu as raison. Nous sommes privilégiées d’être nées dans une famille comme la nôtre. Et ma mère, bien qu’elle ait arrêté l’école trop tôt à son gout et son désir d’apprendre, était une femme cultivée, ouverte d’esprit, intéressée par la lecture, l’écriture, le dessin, la musique. Et elle était remplie d’amour et de sollicitude. Avec un cœur sur la main. Je m’ennuie terriblement d’elle. La douleur s’atténue mais l’absence reste. Merci pour la photo et l’article Sophie. xx

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    1. Elle me manque aussi et j’y pense souvent. Ses histoires du bon vieux temps, ses tirages de cartes, c’était toujours le fun d’être avec elle. xx

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