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Quatre degrés de stupidité

« Heureux les creux », comme disait mon père. À quoi nous répondions en chœur : « car ils ne savent pas ce qu’ils font ». Voici mon corollaire à ce dicton. Plus tu es stupide, moins tu t’en rends compte, plus tu es heureux. Comme nous sommes tous à la recherche du bonheur, il faudrait donc tendre vers la stupidité.

 Voici mon échelle de stupidité créée pour vous avec l’aide du fameux test sur le Q.I. et autres sources encore moins crédibles.

génie

Niveau 1 : Normaux à géniaux. Les gens normaux à géniaux ne l’ont pas pantoute. Ils se posent trop de questions sur l’existence, sont rongés par la culpabilité et l’idée de réussir leur vie. Ils sont généralement anxieux. Ils sont branchés sur les nouvelles du Devoir, de La Presse,  et s’inquiètent pour le sort du monde. Ils sont  souvent  insatisfaits, voire même frustrés. Ils aspirent à plus : plus d’argent, plus de pouvoir, plus de prestige, plus d’éducation, plus de spiritualité. Ils en veulent trop. Leur niveau de conscience est beaucoup trop élevé. Ils ont un long  chemin à parcourir avant de pouvoir atteindre le quatrième niveau de stupidité.

superficiel

Niveau 2 : Cons.  S’ils ont quelque peu de jugeote, les cons le camouflent assez bien. Ils sont déjà un peu plus heureux que ceux du niveau 1 car ils vont dans la vie en suivant le flot. Ils ont, dans certains cas, une bonne capacité d’adaptation sociale. Ils font des niaiseries mais en sont conscients. Les Jackass en sont un bon exemple. Leurs comportements sont souvent clownesques et on voit bien qu’ils tentent d’atteindre le niveau du plus bas dénominateur commun. On sent tout de même chez eux un certain degré de conscience. Par contre, ils sont superficiels, ce qui leur donne une longueur d’avance vers la stupidité.   Les cons regardent les autres de haut et les traitent de stupides. Ça leur donne l’air intelligent sans avoir à l’être vraiment. Ils ont de brefs  éclairs de lucidité, mais quand ça leur arrive, ils calent un Martini ou une bière et ça leur passe. Ils aiment l’argent. Toutes les manières pour en faire sont bonnes: vendre de la drogue, frauder, se prostituer, voler, peut importe, pourvu qu’ils puissent vivre riches.

pantin

Niveau 3 : Borderline déficients. Tant qu’ils peuvent fonctionner  en société avec  gens qui aussi stupides qu’eux, ils sont heureux. Ils évitent les situations où il leur serait demandé de réfléchir et tout va bien. Ils sont totalement incultes.  Il ne reste que peu d’efforts à faire pour qu’ils soient totalement creux et heureux. Les explications sur les bouteilles de shampoing, c’est pour eux.  Ils sont  crédules.  Ici, je me sens dans l’obligation d’expliquer que crédule, ça veut dire naïf. Comme quelqu’un qui croit sans se poser de questions.  Ils sont du genre à voter pour un politicien qui a l’air cool plutôt qu’intelligent. Ils se sont déjà mis la tête dans le four à  micro-ondes pour voir ce que ça fait. En réunion comme dans la vie,  ils « dorment sur la switch ». Ils sont du genre à se plier de rire aux blagues des Denis Drolet, même à jeun. Ils sont de bons candidats pour adhérer à une secte parce que leur intellect ne peut prendre le dessus sur leur besoin primaire d’appartenir à un groupe dans lequel ils n’ont pas pas besoin de penser puisque quelqu’un le fait pour eux. Ils sont comme des pantins qu’on manipule facilement.  Le bonheur est à leur portée.

idiot

Niveau 4 : Crétins.  Ils n’ont aucun jugement, mais ils pensent tout savoir et sont béats de bonheur. Ils se font une fierté d’être épais. Leurs  amis les filment en train de torturer un chat et la vidéo pogne sur le net auprès d’autres crétins. Les pictogrammes avec une tête de mort sur les bouteilles d’eau de javel qui illustrent qu’il ne faut pas boire, c’est pour eux. Ils vivent au crochet de la société et ne pensent même pas qu’il pourrait en être autrement.  Ils regardent la lutte à la tv. et  y croient dur comme fer. Ils font partie du sélect club PBDC (plus bas dénominateur commun). Leur cerveau flotte dans du formol.   Les blagues pipi-caca sont les seules qui les font rire.  Ils sont fertiles et se reproduisent facilement. Ils trônent au top  sur l’échelle du bonheur.  Inconscients  de leur environnement, ils se croient les nombrils du monde. Leur mantra: Fuck The World!  Ils ont réussi!

 

Que vous vous situiez au niveau 1 ou 4, tout le monde a la possibilité d’atteindre le nirvana de la stupidité. Il s’agit d’y aller par étapes.  Je vous montrerai comment dans mon prochain billet.

 

L’ART DE FAIRE SA VALISE

Je pars pour le Maroc, et ça fait trois jours que je prépare mes valises. Si on me disait à l’improviste : on part ce soir, fais tes bagages, c’est sûr que je me tape une crise d’anxiété! Car si j’ai perfectionné l’art de faire mes valoches (J’ai trouvé ce mot dans le dictionnaire des synonymes pour ne pas répéter le mot valise quinze fois), je n’ai certainement pas atteint le but de les faire en 1 heure!

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Première étape : LA LISTE! Ce que je dois apporter? Je commence  par les vêtements, mais j’y vais de façon vague car je n’arrive pas à me souvenir de tout ce que je range dans mes tiroirs. En tous cas, il fera très chaud le jour et très frais le soir. On oublie le bikini la brosse à dent! C’est beaucoup plus complexe que ça, de nos jours. Je m’assieds devant la télé avec mon  calepin et crayon à la main. Je dresse un première ébauche de ma liste : 2 paires de shorts, une paire de  jeans, une robe, une jupe, 6 t-shirts et/ou camisoles, 2 chandails chauds, des espadrilles, des sandales attachées. Pas de gougounes car nous marcherons dans les parcs nationaux. Puis, mes idées ralentissent. J’attends l’inspiration.  House Hunters International joue sur HGTV. J’en regarde un épisode, puis deux. J’ai une petite faim. Je me prépare des Tostitos faibles en matières grasses avec trempette mexicaine et un bon verre de thé glacé zéro calorie pour compenser. Ah! Oui, ça me revient : il ne faut pas oublier mon passeport et mes trucs photo. J’inscris le tout sur ma liste. Trois épisodes de House Hunters ont maintenant défilé devant mes yeux et le quatrième est une reprise du premier. Assez rêvé d’une maison aux Iles Fidji ou d’un condo à Londres. Je me botte le derrière pour entamer la deuxième étape.

 

inventaire

Deuxième étape : l’INVENTAIRE de mes vêtements. Pour savoir ce que j’apporte, il me faut me rappeler ce que j’ai.  Je monte à l’étage. Je commence à fouiller dans ma garde-robe. Je trouve tout de suite la petite robe qu’il me faut pour les journées à 40 degrés. Je l’ai achetée la veille. Y’a rien de plus plate que de prendre des photos sur lesquelles on est habillé avec du linge qu’on portait lors de nos deux précédents voyages! Pour les t-shirts, c’est plus compliqué. Je sors ceux qui seront pratiques, jolis (mais pas les plus beaux au cas où on égare ma valoche, décidément, j’aime ce nouveau mot), pas trop chauds, car rien de plus laid que des ronds de sueurs foncés sur un chandail pâle! J’évite le noir qui serait parfait pour les ronds de sueurs mais qui me feraient suer davantage en attirant les rayons du soleil. Comme j’ai pris quelques kilos cet été, je me mets en tête d’essayer la dizaine que j’ai triée sur le volet.  Les chandails trop moulants, je les mets de côté sur une pile de choses à donner. Taille empire, j’ai l’air enceinte. Les trop dispendieux, je n’ose pas les mettre dans la valise, encore une fois de peur qu’elle ne se fasse voler.  Me reste les t-shirts que j’avais l’été passé en voyage. Pour les shorts, c’est un autre problème. Trop pâles, ils se saliront. Trop court, je crois qu’on voit de la cellulite. J’ai besoin de couleurs foncées, contrairement aux t-shirts. Le problème, c’est qu’à l’essayage, on dirait qu’elles ont rapetissé d’une grandeur. Et malheureusement, cela me fait un petit bourrelet disgracieux  au-dessus de la ceinture. Pas le choix, je dois aller magasiner pour m’en trouver deux paires de neuves.

shopping

Troisième étape : MAGASINAGE.  Première boutique (je ne vous dis pas où mais je vous donne un indice : ce n’est pas chez Laflamme Fourrure), je ne trouve pas de shorts, mais des petits t-shirts pas trop onéreux, pas trop moulants, pas taille empire, pas trop clairs. Deuxième boutique : je trouve ce que je cherche : shorts en jeans une grandeur plus grande que j’aimerais et un bleu marin. J’ai tout ce dont j’ai besoin mais je ne peux me retenir d’arrêter chez Jean Coutu. Je n’aurais pas dû. Un auto-bronzant, une lime à ongle, des shampoings, rince crème, gel à raser en petit formats. Un vernis à ongles couleur de l’été.  Parfait pour le voyage.  Retour à la maison avec arrêt chez Valentine pour me gâter avec un hot-dog et une poutine. Je jure que je me mets à la diète au retour de voyage!

 

rangement

Quatrième étape : RANGEMENT du bordel. À force d’essayer des vêtements, j’ai presque tout sorti de mes garde-robes. Je me mets au ramassage. Tant qu’à y être, je devrais faire des sacs pour les pauvres. Va chercher des sacs, trie les vêtements, en essaye d’autres. Je suis épuisée après deux heures et ma chambre ressemble encore à une scène de crime.  La saucisse Valentine m’a foutu un  mal de tête et je suis écœurée. La tâche me paraissant trop lourde, je prends les trucs qui trainent et les fous sur la plus haute étagère de la penderie (eh oui, encore merci au dico des syno). Je ferai ça en revenant.  C’est The Bachelorette qui joue sur Slice. La célibataire a choisi  4 jeunes hommes sur les 25 qui rivalisaient entre eux pour obtenir son cœur, et elle se fera abandonner par celui des quatre qu’elle aime vraiment.  Je ne peux manquer ça. Le reste ira à demain.

valise

Cinquième étape : la VALISE! Je repasse tout ce qui y entre, même si c’est complètement inutile. Je roule ensuite mes vêtements en boudins, ce qui rend mon repassage déjà obsolète. Plus pratique quand on fouille dedans que des piles de vêtements qu’on doit défaire pour aller chercher le t-shirt qui se trouve sous la pile.  Trop de vêtements, car je n’ai plus de place pour mes produits de beauté et mon trépied à caméra. Enlève une paire de sous-vêtements pour faire de l’espace. O.k. tout est là.

boite à lunch

Sixième étape : Mon SAC À COSMÉTIQUES. Mon sac à cosmétiques est devenu, avec le temps, une boite à lunch. Le modèle thermos qu’on zippe et où il y a un espace fermé sur le dessus. Le genre de boite à lunch que les enfants apportent à l’école. Raison? C’est grand et imperméable. Mais pas si grand que ça car je dois quand même faire des choix. Les essentiels : mascara, cache-cernes, crème de jour, crème de nuit, savon, shampoing, rince-crème, anti-sudorifique, gel à raser (tous ceux en formats de voyage acheté chez Jean Coutu), rasoir, crème solaire, brosse ronde, vernis à ongle, lime, ciseaux (on ne sait jamais, ça peut servir), épingles, diachylons (c’est sûr que j’en aurai besoin), parfum (ma plus petite bouteille), démaquillant, cure-oreilles, huile pour le corps, après bronzage, huile hydratante pour cheveux secs, mousse à friser, mini fer plat à défriser (pour le toupet). Ma boite à lunch ferme, mais la fermeture éclair menace de fendre. Ça ira comme ça. J’ai l’essentiel!

sac épaule

Septième étape : MON SAC À ÉPAULE. Il ne doit pas peser plus de 25 livres. J’y mets une paire de short, un t-shirt et une paire de petites culottes (celles que j’avais enlevées de ma valise). Car il m’est arrivé de perdre mes bagages, et laissez-moi vous dire qu’on est malheureux sans vêtements de rechange! Mon appareil photo et ses lentilles sont bien là. Plus rien n’entre dans mon sac à dos.  Je dois remplir ma sacoche. Trop petite. J’en prends une énorme, un fourre-tout gros comme une taie d’oreiller grandeur extra large. J’y rentre une petite couverture pour l’avion où on gèle tout le temps, des bas,  un cache yeux, des bouchons pour les oreilles,  mon passeport, ma tablette IPad, mon porte-monnaie, mon hydratant pour les lèvres. Mon sac est tellement plein que je n’ai plus d’espace pour un rouge à lèvres.  Je crois que J’ai tout ce dont je pourrais avoir besoin.

Dans le fond, j’ai mon passeport et ma carte de crédit. J’ai l’essentiel. Le reste, je pourrai toujours l’acheter là-bas! J